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"Peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse. "
                                                                                  Albert Camus, La Peste

LA PESTE A-T-ELLE COMPLETEMENT DISPARU ?

La peste semble être une maladie du passé et son déclin fut progressif depuis les années 1950, grâce aux progrès de la médecine (antibiotiques).
 

Elle n’a cependant pas disparu de nos jours :12 500 cas de peste ont été recensés ces dernières années, dont 90% venant d’Afrique.

Les pays du Sud ne sont pas les seuls touchés: depuis avril dernier, onze cas mortels de peste ont été declarés aux Etats-Unis, un nombre inhabituel qui souligne la nécessité de surveiller de plus près la propagation de cette maladie.


 

 

Diagramme présentant le nombre de cas de peste et de décès notifiés dans le monde entre 1987 et 2009

Au gré du temps, la peste a pris une nouvelle forme : la peste endogée. Elle se manifeste par la conservation de l’infection dans la nature.

En effet, le bacille Yersinia Pestis est capable de se maintenir sous terre, ou dans des terriers de rongeurs pendant plusieurs années dans les sols, et même murs et objets. Des  rongeurs sains peuvent ainsi être contaminés, même en l’absence de rongeurs infectés.

 

Ce fléau se présente encore comme un danger pouvant se propager malgré les progrés de la medecine et les nouvelles connaissances, ce que Camus souligne à la fin de son roman :

 

« Rieux se souvenait que cette allégresse était toujours menacée. Car il savait ce que cette foule en joie ignorait, et qu'on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut rester pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et le linge, qu'il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse. »

LA PESTE : UNE NOUVELLE ARME BIOLOGIQUE

En effet, un ordinateur appartenant à l’un des djihadistes de L’EI a été retrouvé, contenant un dossier complet sur le fonctionnement de la peste bubonique, et comment récupérer le bacille sur des animaux infectés pour en faire une arme.

 

Ce document explique que pour plus d’efficacité, il faut insérer le bacille dans des grenades destinées à être propagées « dans des métros, des stades de football ou des salles de spectacles », et utiliser « l’air conditionné ».

Il indique même que c’est une arme « peu onéreuse, mais qui peut faire un très grand nombre de victimes ».

 

De nos jours, provoquer volontairement une épidémie de peste ne nécessiterait que des moyens très accessibles.

 

Yersinia Pestis représente un véritable danger : la peste, le choléra et la maladie du charbon ont tué à eux seuls plus de victimes que toutes les guerres de l’histoire réunies ! Ainsi, cette bactérie pourrait devenir une arme redoutable, en particulier pour l’Etat Islamique (EI).

Une découverte inquiétante, et qui entraîne le renforcement d’un programme de défense.

Déjà, dès 1972, l’ONU avait rédigé une Convention sur l’interdiction des armes biologiques en prévention d’une éventuelle guerre de ce type. 162 Etats sur 195 y ont consenti depuis.

 

Mais l’idée que l’EI puisse un jour utiliser une telle arme fait poursuivre des recherches actives sur les moyens de diagnostic de la maladie et les traitements possibles.  

Photographie d'un bâtiment de l'Etat Islamique 

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