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DES VALEURS SYMBOLIQUES

A travers différents articles, nous avons pu constater que la peste est une maladie qui inspire le malheur et la terreur. De fait, un fléau aussi destructeur ne peut rester dans les mémoires d’une autre manière.

 

Nous avons donc réalisé un sondage auprès de nos proches pour concrétiser cet effet ressenti :

Ce sondage s’est avéré très efficace puisque les mots les plus utilisés furent « rat Â», « mort Â» et « terreur Â».

LE MAL ABSOLU : LE NAZISME

 

Chronique réaliste d’une épidémie imaginaire, La Peste apparait comme une évocation symbolique du mal et de la lutte contre ce mal.

 

Dans ce roman de Camus, la peste est la représentation de l’absurdité qui touche les hommes. On peut la comparer à un régime totalitaire : le nazisme.  

Camus dit lui-même, lors d’une interview :

« La Peste, dont j’ai voulu qu’elle se lise sur plusieurs portées, a cependant comme contenu évident la lutte de la résistance européenne contre le nazisme. La preuve en est que cet ennemi, qui n’est pas nommé, tout le monde l’a reconnu, et dans tous les pays d’Europe. Â»

 

C’est d’ailleurs l’origine du succès du roman ; chacun, quel que soit son pays, reconnait une partie de ce qu’il a vécu.

 

En effet, on retrouve dans La Peste des éléments spécifiques de l’oppression qu’a dû subir le peuple pendant la 2nde Guerre Mondiale :

 

La ville est coupée en deux zones où il est impossible de correspondre autrement que de manière épistolaire, d’ailleurs rapidement interdite de peur de propager le bacille.

Le ravitaillement est limité, la misère grandit de plus en plus chez les pauvres, des trafics, dont Rambert souhaite profiter pour s’évader et retrouver sa femme, la séparation, une certaine résistance se forme pour lutter contre le bacille etc…

 

Cependant on reprocha à Camus de ne pas proprement nommer son sujet, de se dérober à toute la politique qui régnait autour du régime totalitaire, ce à quoi il répondit que son but était « que La Peste  puisse servir à toutes les résistances, contre toutes les tyrannies Â».

 

Cette généralisation est visible par le fait que la ville d’Oran, soit décrite comme « une ville ordinaire Â», et que l’action se déroule dans « les années 194* Â», sans plus de précisions : Camus souhaite universaliser son propos.

 

La Peste apparait donc terrifiante, responsable des souffrances et des malheurs du peuple, et surtout mortelle, en étant comparée au nazisme.

Photographie d'un rassemblement nazi

LA MORT ELLE-MEME

 

La fin du roman symbolise « l’annonce et l’acceptation des luttes à venir Â». Lorsque Rieux évoque le bacille qui ne meurt jamais, certains pensent qu’il parle de la mort elle-même.

 

En effet, c’est le seul « bacille Â» dont on puisse dire avec certitude qu’il ne s’arrêtera jamais, et que l’homme y sera toujours confronté, quels que soient les siècles, quelles que soient les races.

 

Le livre révèle en quelque sorte, dans sa dernière phrase, sa portée philosophique.

Die Pest, Arnold Bröcklin 1898

LA CONDITION HUMAINE

 

Dès l’incipit, la description d’une ville ordinaire, Oran, qui contracte la peste, se transforme progressivement en symbole de la condition humaine, du quotidien de nos existences. «  On s’y ennuie et on s’y applique à prendre des habitudes Â».

 

De même, les personnages du roman sont des personnages lambda, qui n’ont rien d’extraordinaire, et dont la vie banale est soudainement bousculée par l’arrivée de la peste. La maladie est donc l’origine d’un changement, du bousculement de la vie habituelle des hommes.

Cette condition humaine sera un des thèmes principaux du livre, et permet à chacun de méditer sur sa mort, la mort de l’homme et la mort des autres.  Â« Nous sommes tous des condamnés à mort Â»

 

MAIS LA PESTE N’EST ELLE VUE QUE NEGATIVEMENT ?

 

La peste apparait, comme dit dans notre partie sur les remèdes improbables face à la peste, comme un fléau que Dieu a envoyé aux hommes pour qu’ils reviennent à lui.

D’ailleurs, on observe que les messes que fait le prêtre Paneloux attirent beaucoup plus de monde, un monde plus croyant depuis qu’il est accablé par la peste.

Cependant, ici, la volonté de Dieu est de transformer le mal en bien,  la peste devient alors une preuve d’amour.

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