top of page

LE BACILLE YERSINIA PESTIS

Bacille Yersinia Pestis observé au microscope électronique (échelle : 1cm = 0,5 µm) 

Le bacille Yersinia Pestis

 

Le bacille Yersinia Pestis est une bactérie pathogène allongée, c’est à dire un organisme vivant qui peut se développer et se reproduire seul, et qui provoque des maladies. Il fait partie de la famille des Enterofacteriaceae (capables de pousser en présence ou en absence de dioxygène; bacille Gram-). Son point clé est sa capacité Ã  se multiplier rapidement au sein de l'organisme de l'être vivant touché.

 

Il présente une structure bimembranée qui s'organise en 3 parties:

  • membrane externe

  • espace périplasmique      

  • membrane plasmique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Découverte du génome de la peste

 

Certains chercheurs ont reconstruit le génome de la bactérie Yersinia Pestis pour découvrir pourquoi la Peste Noire avait fait autant de ravages.


Ils ont prélevé la pulpe de plusieurs dents retrouvées sur des squelettes de victimes de la Peste Noire puis en ont extrait l’ADN, l’ont séquencé, indexé et amplifié. Cela leur a permis de déchiffrer 99% du génome.
 

Ils ont alors constaté que seulement 96 modifications de nucléotides s’étaient produites entre l’ancien génome et le nouveau.
De plus, ces modifications ne concerneraient apparemment pas l’ADN responsable du fonctionnement de la bactérie.

 

Les scientifiques en ont donc déduit que si la Peste Noire avait fait tant de victimes, c’était en grande partie dû aux conditions d’hygiène car les hommes vivaient à l'époque entourés des animaux porteurs de maladies. 

Schéma de la structure d'une bactérie telle que le bacille de la peste

Au départ appelé Pasteurella Pestis, ce bacille fut renommé Yersinia Pestis en hommage à Alexandre Yersin, jeune scientifique travaillant à l’Institut Pasteur, qui isola ce germe de cadavres humains et de rongeurs, durant une épidémie de peste à Hong Kong en 1894. 

 

Alexandre Yersin incisait des bubons puis les examinait au microscope, il isola le bacille de la terre, recueillie dans le sol d'une maison infectée. C'est ainsi qu'il établit le lien entre rats, peste et insectes (qui se revèleront être des puces). 

 

Paul Louis Simond démontra le rôle de la puce et Haffkine mit en place un vaccin en janvier 1897.

"Le bacille qui ne meurt jamais"  Albert Camus

La bactérie : un micro-organisme parfaitement organisé

 

-Les bactéries sont des êtres vivants : elles se développent, respirent et se reproduisent. En effet, elles pratiquent une reproduction basique et efficace : la scissiparité. Cette reproduction consiste à la duplication des chromosomes s’allongeant et se divisant, engendrant deux cellules filles.

Schéma fonctionnel de la scissiparité de la bactérie

Schéma de la conjugaison bactérienne

-Elles sont capables de se créer un abri qui les protège : quand leurs conditions de vie deviennent favorables elles conservent leur énergie en se mettant en dormance dans une spore (petite capsule formée autour d’une copie de l’ADN du microbe) et restent longtemps inertes avant de reprendre une vie normale.

 

-Elles élaborent des protections face au système immunitaire de l’hôte infecté : elles s'assemblent et sécrètent une substance, le biofilm, formant alors une matrice adhésive protectrice.

 

-Elles synthétisent des toxines néfastes : elles produisent des molécules qui sont très dangereuses pour les cellules qu’elles rencontrent. Une fois dans l’organisme, elles prolifèrent et l’empoisonnent en relâchant cette substance.

 

Le bacille Yersinia Pestis synthétise des toxines Yop qui se fixent sur des molécules de défense et les neutralisent, ce qui provoque une incapacité de communiquer entre nos cellules de défense (macrophages) et mène à leur mort, et donc à une inefficacité du système immunitaire.

 

-De plus, elles communiquent entre elles en pratiquant la « conjugaison Â», ainsi elles échangent des plasmides (petits brins d’ADN circulaires indépendants du chromosome), qui confèrent des avantages particuliers tels que l’optimisation de leur métabolisme ou la protection face aux attaques. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le plasmide pCD joue un rôle capital dans le développement de la bactérie Yersinia Pestis. Il est composé de protéines nommées Yop (Yersinia Outer Proteins) qui sont injectées dans les macrophages (cellules du système immunitaire de l'organisme) et entrainent leur mort. 
Pour en savoir plus, consulter notre article sur la transmission de la peste et le système immunitaire. 

 

 

bottom of page